SUCCESS STORIES

De 2004 à 2023, 1625 migrants vulnérables en Suisse sont retournés dans leur pays d’origine pour bâtir une nouvelle existence avec le soutien de notre programme. Dans le cadre de certains projets, de nouveaux emplois ont pu être créés. Notre association s’est donné pour but d’accompagner de 50 à 80 projets par an qui permettent le retour au pays d’environ 150 personnes avec un avenir professionnel encourageant.

Nous suivons, dans la mesure du possible, toutes les personnes que nous soutenons pendant une année après leur retour dans leur pays et nous publions les succès, mais aussi les échecs dans notre rapport annuel. Ainsi, nous pouvons relever qu’entre 55% et 60% des projets sont encore actifs un an après leur lancement. Ce chiffre n’inclut ni les bénéficiaires qui ont finalement trouvé, grâce à de nouvelles aptitudes acquises notamment, un emploi rémunéré, ni ceux dont nous n’avons plus de nouvelle, mais qui ont peut-être encore leur projet actif dans un lieu différent de celui initialement prévu. Nous pouvons aussi affirmer qu’il est extrêmement rare que des personnes soutenues reviennent en Suisse.

LA GÉRANTE DE MAGASIN À OKADA, NIGÉRIA
Madame J. a d’abord habité un certain nombre d’années en Italie, puis est arrivée en Suisse en 2014. Lors de son séjour, elle a malheureusement été impliquée dans un accident de vélo assez grave qui ont nécessité une intervention chirurgicale en Suisse et ont provoqué par la suite d’intenses douleurs. Sans permis de séjour valable, elle a fait de la détention. Auparavant, elle aidait sa famille au Nigeria quand elle le pouvait, mais depuis sa détention, elle a perdu les contacts avec sa famille. Lors de son incarcération, elle a entrepris une formation de couturière et envisagé dans un premier temps de se lancer dans une activité de couturière. Une fois rentrée au Nigéria, elle a tout d’abord effectué 14 jours de quarantaine avant de se rendre à Okada and l’Etat d’Edo, sa sœur résidant dans les environs. Elle a connu des problèmes de santé, sa jambe opérée a été infectée et elle a dû recevoir des soins médicaux importants. Elle a pu malgré tout, avec l’aide de notre partenaire Margaret, établir son business plan et démarrer la mise en place de son projet qui a évolué vers la gestion d’un magasin de vêtements dans la ville d’Okada. Elle a loué un joli emplacement pour son magasin dans une région semi-rurale à proximité d’une université privée. Sa sœur lui donne aussi un coup de main. Pour se loger, elle a trouvé une chambre dans une auberge à proximité et dans une zone sécurisée, ce qui fait qu’elle peut rester tard dans son magasin sans problème. Elle est très heureuse de son projet. 
LA BOULANGERE DE BITUMI, GEORGIE

Née en 1981, Mme B. est mère de trois enfants de 13, 18 et 19 ans. Suite au décès de son mari en Géorgie, elle a connu de graves problèmes familiaux et décidé de tenter sa chance en Suisse avec ses enfants. Après une réponse négative à sa demande d’asile, elle a été renvoyée en Géorgie avec ses enfants. Comme aucun visa n’est nécessaire pour se rendre en Suisse depuis la Géorgie, le SEM (Secrétariat d’Etat aux Migrations) n’a pu leur accorder de soutien. Mme B. bénéficiant de 15 ans d’expérience dans le métier de la boulangerie, elle a souhaité en ouvrir une dans la ville de Batumi, avec un four à bois prévu pour 21 pains par fournée. Après avoir préparé le local et acheté le matériel nécessaire, elle a pu réaliser son projet en mars 2021. 

LA COUTURIÈRE DE SCHAFFHOUSE

Madame K.S. a 46 ans. C’est la détresse matérielle qui l’a poussée à venir en Suisse, laissant ses 3 enfants en Gambie. Pendant un an, elle a vécu comme requérante d’asile à Ramsen, dans le canton de Schaffhouse, jusqu’à ce qu’un conseiller attire son attention sur la possibilité d’obtenir une aide en cas de retour au pays. Elle a alors soumis un projet d’atelier de couture. Il a été jugé réalisable et un capital de départ de 5 000 CHF lui a été attribué. Madame K.S. l’a notamment investi dans l’achat de machines à coudre. Entre temps, la couturière a pu présenter sa propre collection. 11 ans après la mise en place de son projet, nous sommes toujours en contact avec elle et son projet de couture se porte bien.

LA FERMIÈRE EN OUGANDA

Mme B est arrivée à Genève à l’âge de 46 ans. Elle a entrepris plusieurs démarches en vue d’obtenir un permis de séjour, mais sans succès. Elle s’est alors vu dans l’obligation de retourner en Ouganda, son pays d’origine.

N’ayant pas pu obtenir une aide au retour étatique, elle a soumis une demande au programme « Réintégration dans le pays d’origine » pour ouvrir un bureau administratif en vue de fournir des services de rédaction, impression, photocopies, scanner à des particuliers et des professionnels. A son retour, elle a réalisé une étude de marché et a finalement choisi de créer une petite ferme avec des vaches pour le commerce du lait et de la viande.

Depuis son retour, elle nous tient régulièrement informés de la situation de son projet et nous a envoyé cette vidéo d’un petit veau qui est né en tout début d’année 2021.

LA GERANTE DE BAR AU CAMEROUN

Mme R. est arrivée en Suisse en 1993 où elle a vécu pendant 27 ans. Après
avoir perdu son permis de séjour, elle a dû quitter la Suisse et rentrer à
l’âge de 47 ans retrouver sa mère et sa sœur à Yaoundé au Cameroun. Elle a ouvert un bar qui fonctionne très bien et lui permet de faire travailler des membres de sa famille, ce qui leur assure un revenu régulier et une vie digne.

Message de Mme R.
Le programme réintégration m’a aidé en me donnant la chance d’ouvrir un Bar-Restaurant qui marche bien et me permet de survivre. Je suis fière et reconnaissante à la Croix Rouge et au SSI Suisse car, sans ces 2 organisations, je ne sais pas ce que je serais devenue. Le plus beau souvenir dans la réalisation de mon projet a été de suivre les travaux pas à pas et d’être accompagné par des personnes formidables. Je reste optimiste pour l’avenir car mon Bar marche très bien. Je remercie de tout mon cœur, M. Dalle Biack, de m’avoir guidée pour ce projet ici au Cameroun et Michelle, mon ange, car sans toi et ton soutien moral je ne sais pas si j’aurais pu le mener à bout car il y a eu des moments très difficiles pendant la réalisation, mais grâce à ton soutien et à tes conseils, j’ai pu le réaliser !

LA BOULANGÈRE DE SMEDEREVO, SERBIE

Mme M. 53 ans a 3 enfants de 10 ans, 29 ans et 32 ans. Son mari et son fils ont eu un grave accident de voiture. Son mari n’a pas survécu et son fils a été gravement blessé. Les frais médicaux l’ont mise en grande difficulté et c’est la raison pour laquelle elle s’est retrouvée en Suisse. Une année après son arrivée, elle est rentrée en Serbie où elle a décidé d’ouvrir une boulangerie avec l’aide de son fils (ils ont tous les deux une formation dans le domaine). Sa boulangerie fonctionne bien et elle envisage d’en ouvrir une deuxième.

L’ÉLEVEUR DE MOUTONS À KVEMO ALVANI, GÉORGIE

Monsieur G. et sa femme ont deux enfants en bas âge. Ils ont migré initialement pour des raisons de santé (le mari a pu être opéré en Suisse). À la tête d’un troupeau de moutons situé non loin de la frontière avec l’Azerbaïdjan, il fabrique du fromage, vend les agneaux et réinvestit une partie de ses bénéfices pour agrandir son troupeau. Lors de la mise en place du projet il a reçu environ 80 moutons, et fin 2018 il en avait 150.

L’ÉTUDIANTE DE SANTA CRUZ, BOLIVIE

Madame S. est originaire de Bolivie et est arrivée en Suisse en 2007 où elle est restée plus de 10 ans sans-papiers. Sans perspective durable en Suisse, elle a finalement décidé de rentrer à Santa Cruz chez son père et a souhaité être soutenue dans une formation à l’université de 4 ans dans le domaine comptable. Elle terminera sa formation en 2021 et aura alors les cartes en mains pour trouver un emploi stable et bien rémunéré.

LE CHAUFFEUR EN GÉORGIE

Monsieur B. est arrivé en Suisse depuis la Géorgie avec sa femme enceinte en mars 2021. La grossesse de Madame étant à haut risque, elle a dû acheter des médicaments très onéreux, plongeant le couple dans une situation précaire. Ils ont alors demandé l’asile en Suisse, ce qui leur a été refusé et sont donc retournés en Géorgie, en collaboration avec la Croix-Rouge genevoise. Entre temps, Madame avait accouché de jumeaux à Genève. Le SSI a étudié la demande d’aide au retour de la famille. Comme Monsieur B. parle très bien anglais, il a été facile de communiquer. Il envisageait d’ouvrir une petite épicerie et nous avons accepté de le soutenir afin de donner à la famille des perspectives d’avenir. Une fois de retour, Monsieur B. a décidé de changer de projet et souhaité créer un projet dans le tourisme. Notre partenaire local a validé cette nouvelle idée. Avec l’aide octroyée et via l’intermédiaire du partenaire local SSI, il a acheté une voiture espace qui lui permet de transporter des touristes dans sa région. En effet, le tourisme en Géorgie est en croissance et le fait qu’il parle couramment l’anglais est un atout. Les affaires démarrent peu à peu et il nous donne des nouvelles régulièrement.